DOCERE

Saint Jean-Marie Vianney

« Je dis d'abord, M.F., que celui qui a le grand malheur de communier indignement, son crime est encore infiniment plus horrible que celui de Judas qui trahit et vendit son divin Maître, et que celui des juifs qui le crucifièrent; parce que Judas et les juifs semblaient encore avoir quelque excuse de douter s'il était vérita blement le Sauveur. Mais ce chrétien, mais ce malheureux profanateur, peuvent-ils en douter? »

— Saint Jean-Marie Vianney, Sermon sur la communion indigne

« Judas se servit d'un baiser de paix pour le livrer à ses ennemis; mais l'indigne communiant porte encore plus loin sa cruauté : après avoir menti au Saint-Esprit dans le tribunal de la pénitence en cachant ou déguisant quelque péché, il ose, ce malheureux, aller se placer parmi les fidèles destinés à manger ce pain, avec un respect hypocrite sur le front! Ah! non, non, rien ne l'arrête, ce monstre d'ingratitude; il s'avance et va consommer sa réprobation. En vain, ce tendre Sauveur, le voyant venir à lui, crie-t-il du fond de son tabernacle comme au perfide Judas : « Mon ami, que viens-tu faire ici? Quoi, mon ami, tu vas trahir ton Dieu et ton Sauveur par un signe de paix? Arrête, arrête, mon fils; ah! de grâce, épargne-moi. » Mais, non, non, ni les remords de sa conscience, ni les tendres reproches que lui fait son Dieu ne peuvent arrêter ses pas criminels. Ah ! il s'avance, il va poignarder son Dieu et son Sauveur! Oh ciel! quelle horreur! pouvez-vous bien soutenir sans trembler ce malheureux meurtrier de votre Créateur? Ah! n'est-ce pas là le comble du crime et de l'abomination dans le lieu saint? Ah! non, non, jamais l'enfer dans toute sa fureur n'a rien pu inventer de semblable; non, non, jamais les nations idolâtres n'ont pu inventer rien de semblable en haine du vrai Dieu, si nous le comparons aux outrages qu'un chrétien qui communie indignement fait à Jésus-Christ. »

— Saint Jean-Marie Vianney, Sermon sur la communion indigne

« - C'est, dites-vous, parce que je veux faire mes pâques, je veux communier. - Vous voulez communier : mais, malheureux, où voulez-vous mettre votre Dieu? Est-ce dans vos yeux, que vous avez souillés par tant de regards impurs et adultères? Vous voulez communier : mais où mettrez- vous donc votre Dieu? Est-ce dans vos mains, que vous avez souillées par tant d'attouchements infâmes? Vous voulez communier : mais où allez-vous mettre votre Dieu? Est-ce dans votre bouche et sur votre langue? Hé ! grand Dieu, une bouche et une langue que vous avez tant de fois profanées par des baisers impurs! Vous voulez communier : mais où espérez-vous donc placer votre Dieu? Est-ce dans votre cœur? Ô horreur! Ô abomination! Un cœur qui est rembruni et noirci par le crime, semblable à un tison, qui depuis quinze jours ou trois semaines roule dans le feu. Vous voulez communier, mon ami; vous voulez faire vos pâques? Allons, lève-toi, avance, malheureux; quand Judas, l'infâme Judas, eut vendu son divin Maître, il fut comme un désespéré, tant qu'il ne l'eût pas livré à ses bourreaux pour le faire condamner à la mort. Avance, malheureux, lève-toi, tu viens de le vendre au démon, au tribunal de la pénitence, en cachant et en déguisant tes péchés, cours, malheureux, le livrer au démon. Ah! grand Dieu, tes nerfs pourront-ils bien soutenir ce corps qui va commettre le plus grand de tous les crimes? Levez-vous, malheureux, avancez, puisque le Calvaire est dans votre cœur, et que la victime est devant vous, marchez toujours, laissez crier votre conscience, tâchez seulement d'en étouffer les remords autant que vous le pourrez. »

— Saint Jean-Marie Vianney, Sermon sur la communion indigne

« Si vous n'y pensiez pas, écoutez le prêtre qui vous crie à haute voix : « Voici l'Agneau de Dieu, voici Celui qui efface les péchés du monde. » Il est Saint, il est Pur. Si vous êtes coupables, malheureux, n'avancez pas : sinon, tremblez que les foudres du ciel ne viennent se précipiter sur votre tête criminelle pour vous punir et jeter votre âme en enfer. »

— Saint Jean-Marie Vianney, Sermon sur la communion indigne